Fiche article : 422289
Pendule néoclassique en bronze "Apollon citharède", Pierre Philippe Thomire (Paris, 1751 – Paris, 1843).
Epoque : Deuxième moitié du XVIIIème siècle
Époque : Seconde moitié du XVIIIe siècle
Horloge de table en bronze doré au mercure, manufacture Pierre Philippe Thomire.
Époque et style : Consulat, 1795-99.
Mesures : H. 66x42x18 cm.
Signée sur le cadran "Filon à Paris". Du dictionnaire des horlogers français Tardy, page 227 : <Filon à Paris, Claude Charles François, maître 1782, rue de la harpe 1789-90.>. Imprimé sur la fusion. Rabiat, (Gabriel, bronzier).
Une horloge similaire, de quelques années plus tard, est publiée avec une attribution à Thomire dans "French Bronze Clocks" d'Elke Niehuser à la page 31.
La datation est confirmée par certaines caractéristiques spécifiques :
Le cadran indique, outre les aiguilles des heures et des minutes, l'aiguille du calendrier. Il n'y a que 30 jours et non 31, comme cela a été fait lors de l'institution du calendrier révolutionnaire :
Le 4 Frimaire An II (24 novembre 1793), après diverses péripéties, la Convention a promulgué le "Décret sur l'Ère, le début et l'organisation de l'Année, et sur les noms des jours et des mois" et a adopté les "Instructions sur l'Ère de la République et sur la division de l'Année". La date d'entrée en vigueur rétroactive a été fixée au 21 septembre 1792. Le 24 fructidor an XIII (11 septembre 1805), Napoléon signa le décret abolissant, à partir du 1er janvier 1806, le calendrier révolutionnaire et rétablissant le calendrier grégorien. (pour plus d'informations, voir dans "publications" la fiche 121 "L'heure décimale").
Le mouvement est de type Paris, de grand diamètre, avec des platines coupées inférieurement, comme cela se faisait jusqu'en 1805 environ. (Pour plus d'informations, consultez dans "publications" les fiches 16 à 20 sur l'horlogerie).
Admirons la qualité de l'exécution des fontes et l'élégance des rouages.
En excellent état de conservation. Révisée, en parfait état de marche.
Pierre-Philippe Thomire, la vie et les œuvres. (Pour plus d'informations, voir dans "publications" les fiches 71-72).
Juliette Niclausse, attachée du Mobilier National, écrit en 1947 une biographie critique de Thomire pratiquement exhaustive à l'époque. Nous comprenons donc pourquoi, malgré l'éminence de cet artisan, peu ont tenté après elle d'écrire d'autres essais. Naturellement, ce texte reste celui de référence, même si nous devons regretter qu'il ait été imprimé en seulement vingt-cinq exemplaires.
Bibliographie essentielle supplémentaire : Pierre Verlet "Les bronzes dorés français du XVIIIe siècle". Essai de David Harris Cohen dans "Vergoldete Bronzen" d'Ottomeyer-Pröschel. Paragraphes : "Matériaux et techniques de fabrication", "Techniques de dorure" dans l'essai "Les pendules néoclassiques" de Pierdario Santoro dans "Misurare il Tempo" édité par Artioli.
Étapes fondamentales de la vie et des œuvres de Pierre-Philippe Thomire.
Né le 5 décembre 1751.
Le père est un artisan ciseleur de niveau moyen.
1765, à quatorze ans, il fréquente l'Académie de Saint-Luc et a pour maître Augustin Payou (1730-1809), qui regrettera beaucoup son abandon de la sculpture.
1772, à vingt et un ans, il reçoit la médaille d'honneur de l'Académie de Saint-Luc.
1774, il épouse Marie-Madeleine Meillo.
1775, il quitte son grand maître Pierre Gouthière (1732-1914). Il travaille pour Pierre-Louis Prieur (1732 guillotiné en 1795) et participe avec lui à la fabrication du carrosse exécuté pour le couronnement de Louis XVI, dont il exécute le ciselement des décorations en bronze.
1776, à vingt-cinq ans, seulement deux ans après la mort de Louis XV, il ouvre son premier atelier à Paris, une fonderie.
1783, il exécute les décorations en bronze du grand vase Médicis destiné au Musée Central des Arts (maintenant au Louvre), qui le consacre comme le meilleur ciseleur de son temps et lui fait obtenir le poste officiel de ciseleur de la Manufacture royale de Sèvres.
1804 (an XIII de la Révolution), il rachète l'entreprise du grand marchand-mercier Martin-Éloy Lignereux (1750-1809) avec Antoine-François Duterme et ses deux gendres, devenant ainsi à la fois producteur et vendeur. L'entreprise prend pendant douze ans le nom de Thomire, Duterme & Compagnie. L'entreprise compte jusqu'à mille employés.
1806, il expose quelques meubles à l'Exposition industrielle de Paris, dont une cheminée recouverte de malachite et décorée de bronzes dorés, et reçoit la médaille d'or. Il est le premier bronzier à l'obtenir dans l'histoire de France. Il achète spécialement un riche costume pour participer au déjeuner en présence des rois, auquel étaient invités les lauréats de la médaille d'or, considéré comme le plus grand honneur pour un artisan.
1807, il obtient le prêt accordé par Napoléon aux entreprises importantes en difficulté en raison des vicissitudes de la guerre, un peu plus d'une vingtaine dont figurait également l'entreprise Jacob.
1809, il obtient la deuxième médaille d'or à l'Exposition.
1823, à l'âge de soixante-douze ans, il se retire de la gestion de l'entreprise, qui passe à ses gendres.
1834, Louis-Philippe lui confère la Légion d'honneur.
Il meurt le 9 juin 1843.
Entre 1852 et 1860, l'entreprise Thomire, dont les employés ont été réduits à un peu plus d'une centaine, ferme définitivement ses portes.
Le manque de documents d'archives est un fort obstacle à l'attribution certaine des œuvres de Thomire. Malheureusement, peu de choses ont survécu de première main et l'incendie des archives communales de la ville de Paris en 1871, pendant la Commune (la première expérience de gouvernement socialiste insurrectionnel), nous a privés de cette importante source documentaire publique.